EGI : que faut-il retenir ?
Les États généraux de l’information (EGI) viennent de présenter une série de quinze propositions pour sauvegarder et développer le droit à l’information à l’ère numérique. Issues de cinq groupes de travail, elles visent à répondre à une « urgence démocratique » et s’inscrivent autour de deux axes : sauvegarder l’espace public français et construire l’espace public européen.
● 4092 participants à la consultation en ligne organisée par le CESE
● Plus de 500 propositions reçues
● 174 auditions d’experts et de personnalités qualifiées
● 76 contributions institutionnelles déposées sur le site des EGI
❶ Faire de l’éducation aux médias à l’école une priorité.
Trois orientations
– Renforcer, dans les programmes scolaires en cours de refonte, la part des enseignements d’éducation à l’esprit critique et aux faits.
– Généraliser la compréhension des médias et de l’information dans le cadre du temps alloué à l’éducation morale et civique, sur la base des projets obligatoires prévus de la 5e à la 3e.
– Permettre aux élèves d’accéder à une offre variée de médias d’information de qualité sur leur espace personnalisé de travail (ENT).
❷ Lutter contre la désinformation en recourant à des stratégies de sensibilisation préventive.
❸ Permettre aux entreprises d’information d’adopter le statut de sociétés à mission.
Qu’est-ce que cela impliquerait ?
– Inclure des principes relatifs à la participation des lecteurs (ou des abonnés), ainsi qu’à celle des journalistes à la gouvernance de la société.
– Associer la rédaction au changement de direction décidée par l’actionnaire.
– Contribuer à la politique d’éducation aux médias et promouvoir une « éthique de la discussion ».
– Prendre des engagements en matière de diversité dans les sujets abordés et les points de vue exprimés. En contrepartie, les aides versées par l’État aux médias concernés pourraient être bonifiées de manière significative à l’occasion d’une éventuelle refonte des aides à la presse.
❹ Renforcer la législation pour protéger le secret des sources et éviter les procédures, dites « bâillons ».
❺ Labelliser les influenceurs diffusant des informations.
❻ Réorienter une partie des revenus générés par les géants numériques vers le secteur de l’information.
❼ Encadrer les opérations de concentration pour garantir la diversité médiatique et le pluralisme des médias.
❽ Instaurer une obligation d’affichage des contenus d’information pour les très grandes plateformes.
❾ Consolider une politique de lutte contre la désinformation à l’échelle européenne.
Parmi les propositions spécifiques émanant des différents groupes de travail, on notera notamment celles concernant le renforcement de la législation sur la protection des sources journalistiques et la certification de la qualité de l’information avec la création d’un label pour garantir la fiabilité des informations diffusées.