La fatigue générée par l’information mesurée
Le dernier Baromètre La Croix/Kantar révèle des tendances intéressantes sur la confiance des Français dans les médias en 2023. Nous les avons synthétisés autour de six thématiques. Instructif.
51 % des Français éprouve une fatigue informationnelle
Alors que 75 % des Français suivent l’actualité avec grand intérêt (62% en 2022), 51 % d’entre eux ressentent de la fatigue ou du rejet vis-à-vis de l’information. Cette fatigue est attribuée à la répétition des sujets (48 %), à l’angoisse ou à l’impuissance face à l’actualité (38 %), ainsi qu’au manque de confiance dans les médias (27 %).
TV et web en tête
La télévision reste le média le plus populaire (69 %), devant internet (62 %, en hausse de près de 10 points). De plus, 62 % s’informent sur le web au moins une fois par jour. La consultation de la presse quotidienne diminue de 4 points, que ce soit au format numérique (35 %) ou version papier (27 %).
Confiance mitigée envers les médias
Celle-ci est en léger recul, par rapport à l’édition précédente du Baromètre, avec 57 % des Français qui disent se méfier des médias lorsqu’ils traitent de grands sujets d’actualité (+3 points). Par ailleurs, près de 56 % pensent que les journalistes ne sont pas indépendants vis-à-vis des pressions financières, alors que 59 % estiment qu’ils ne le sont pas des partis politiques et du gouvernement. Mais 66 % sont favorables à ce qu’ils soient transparents vis-à-vis quant aux causes qui leur tiennent à cœur.
Quant à la confiance accordée à la presse quotidienne nationale (PQN), elle se situe à 58 %, mais les personnes interrogées font davantage confiance à leurs proches (71 %).
Le Baromètre révèle également que la confiance envers les médias dépend de la CSP à laquelle on appartient. Ainsi, 65 % des cadres accordent leur confiance à la presse nationale, contre 45 % pour les ouvriers. En outre, 77 % des électeurs écologistes font confiance à ce type de médias, contre 54 % des électeurs du RN.
Les jeunes diversifient les canaux
Les moins de 35 ans se disent presque aussi intéressés par l’actualité que leurs aînés, mais la différence tient à leurs modes de consommation. Ainsi, les jeunes s’informent auprès de nombreux canaux d’information et sont plus enclins à payer pour des contenus diversifiés. 27 % d’entre eux paient déjà pour suivre l’actualité, alors qu’ils ne sont que 16 % pour les plus de 35 ans. Concernant l’information diffusée par des non-professionnels sur les réseaux sociaux, 63 % des 18-34 ans reconnaissent le risque de propagation de fake news, mais ils sont moins enclins à souhaiter une régulation accrue de ces contenus par le législateur, contrairement à leurs aînés.
Ces résultats mettent en évidence une complexité croissante dans la relation des Français avec les médias, marquée par un intérêt soutenu pour l’actualité mais aussi une méfiance et une diversité dans les modes de consommation de l’information.