IA et rédaction : où est la qualité ?
Après avoir suivi, durant deux jours, une formation à l’intelligence artificielle, afin d’en comprendre les préceptes, de mieux en mesurer les enjeux, mais aussi, plus concrètement, de voir quels seraient les usages pouvant me permettre de gagner en productivité, j’ai donc demandé à Claude 3.5 Sonnet de rédiger un post de 1500 signes autour de l’innovation éditoriale.
Rapide, mais côté qualité, ça coince
Je vous raconte. J’ai commencé par écrire mon prompt, comme il est de bon ton de le dire, même si je préfère le terme « requête », en détaillant les objectifs, les cibles et le calibrage, comme on le l’a enseigné. J’ai ensuite demandé à super IA de procéder par étape et de ne passer à la suivante qu’après validation de la précédente. Claude s’y est attelé, en respectant le process que j’avais indiqué, puis il a rédigé le post… en quelques secondes. Champion olympique de la productivité ! Malgré cette performance, j’ai trouvé la première mouture décevante. Sans me décourager, j’ai tâtonné, ajusté, apporté des précisions, demandé de sourcer les informations ou encore de donner les liens internet, se rapportant à tel ou tel sujet. Sur cinq liens, trois d’entre eux redirigeaient vers des pages n’existant plus. Au fil des ajustements, la structure du post a évolué, au point de ne plus correspondre à la requête initiale. Les exemples n’étaient, eux non plus, plus les mêmes, alors que j’avais expressément demandé de conserver ceux figurant dans la première version. Tenace, j’ai poursuivi, en y passant du temps avant de finalement renoncer. KO.
200 nouveaux outils par jour !
M’appuyant sur cette expérience, qui n’est pas la première, je constate que le résultat n’est pas à la hauteur de mes attentes. Pas encore, devrais-je peut-être dire, car j’ai encore des progrès à faire. Conscient d’être évidemment perfectible en matière d’utilisation de l’IA, je suis à des années-lumière des experts qui ne cessent de publier, à tour de bras et à longueur de journées, des vidéos, des posts qui se ressemblent tous et nous promettent la lune, des astuces, des guides ou des infographies sur LinkedIn, YouTube ou ailleurs, ébahis par les possibilités offertes par l’IA. Qu’elle puisse nous aider à effectuer des tâches chronophages et dénuées de valeur est une évidence. Encore faut-il connaître les applications sur le bout des doigts, les tester, avant de choisir le(s) mieux adaptée(s) à nos besoins ! Je me suis laissé dire que 200 nouveaux outils, des plus confidentiels aux plus médiatisés, sortaient chaque jour ! Je mesure, sur la base de démonstrations auxquelles j’ai assisté et qui m’ont proprement sidéré, la puissance de ces outils, même s’ils sont inégaux, et ce qu’il est possible d’en faire.
Une charte de l’IA en préparation
Mais je n’ignore pas, non plus, les risques et les dangers certains que nous encourons, en matière de création (et de publication) de fake news, puisqu’on peut faire dire à peu près n’importe quoi à absolument n’importe qui, en un claquement de doigts… et de droits. Je pourrais évoquer la qualité de l’information et son corollaire, les fameuses « hallucinations », sans oublier la provenance des sources ou le problème épineux (et insoluble ?) des droits d’auteur.
TOUTécrit a pris le parti de n’utiliser aucun outil d’IA pour mener à bien les projets que nos clients nous confient. Mais aussi d’être transparents à leur égard si nous venions à y recourir dans nos processus de production éditoriale ou audiovisuelle. D’ailleurs, nous publierons prochainement une charte à cet effet.
Oups ! J’allais oublier : j’ai mis une heure pour écrire cet article, alors que l’IA aurait sans doute mis 45 secondes. L’aurait-elle rédigé ainsi ? Je vous laisse méditer et répondre à cette question, si le cœur et la plume vous en disent, évidemment.