Quand l’entreprise devient saga

Quand l’entreprise devient saga

Au-delà des bilans et des dividendes, les PME et ETI familiales s’écrivent et se racontent comme des romans. Pas au travers de contes mythiques, par des récits ancrés dans les valeurs cardinales et fondatrices qu’elles incarnent, avec l’avenir comme horizon.

Article publié le 30 octobre 2025

Il y a des prénoms qui traversent les bilans comme des fragments d’épopée. Peugeot, Michelin, Bollinger, Lesaffre… Quatre noms, quatre romans. Des sagas entrepreneuriales exceptionnelles qui s’écrivent à la première personne du pluriel : le nous, à savoir la famille, l’équipe, la marque. Bpifrance Le Lab les appelle d’ailleurs les « économies du récit » : dans 72% des entreprises familiales, le récit collectif est intégré au management, avec un storytelling qui incarne la continuité au fil des générations.

Engagement et fierté d’appartenance

L’exemple de Bollinger, qui a traversé trois guerres, cinq successions et une mondialisation, est évocateur. Chaque génération a ajouté son chapitre mais conservé rigueur et fidélité à la vigne d’Aÿ. Chez Bonduelle, qui écrit une saga entrepreneuriale depuis six générations, le récit d’origine, celui du maraîcher Louis Bonduelle, sert encore de fil d’Ariane pour les 14 000 collaborateurs du groupe. Selon PwC, 78 % des entreprises familiales ayant structuré leur histoire dans un livre ou un film interne présentent un taux d’engagement des salariés supérieur de 30%. ​Cette puissance narrative s’exprime aussi au sein de PME. À Montbrison, la verrerie La Rochère, fondée en 1475, vient de célébrer 550 ans d’existence. Ses maîtres verriers, douzième génération, considèrent l’histoire comme « le cœur battant du four ». Plus qu’une anecdote, un patrimoine vivant.