Médias et IA : une adoption progressive
Près de 76 % des journalistes voit dans l’intelligence artificielle un outil utile pour leur métier, à condition qu’un cadre clair régule son usage. C’est l’un des principaux enseignements d’une enquête menée par la CFDT-Journalistes, qui dresse un état des lieux nuancé de l’adoption de l’IA dans les rédactions françaises.
Si 25,57 % des répondants déclarent ne jamais utiliser l’IA, 40 % l’exploitent essentiels via des outils gratuits de génération de texte. L’enquête révèle aussi de fortes disparités suivant le type de médias : en presse magazine, 27 % des journalistes utilisent l’IA, alors qu’ils ne sont que 15,6 % en PQR. Quant aux journalistes audiovisuels, ils sont entre 20 % dans les radios privées et 31 % dans le secteur de la télévision publique, à y avoir recours.
Inconfort et besoin de formation
Si l’usage progresse, l’encadrement, lui, tarde à suivre. Dans 41 % des cas, la réflexion est toujours en cours dans les rédactions. Seules quelques structures ont franchi le pas d’une formalisation via des chartes (21,5 %) ou des accords (2,15 %). Mais près de 20 % des journalistes utilisent l’IA sans qu’aucun cadre n’ait été défini, ni même le sujet abordé.
Cette adoption encore désorganisée s’accompagne d’un sentiment d’inconfort, puisqu’une majorité de journalistes indiquent se sentir moyennement ou peu à l’aise avec l’IA, et un tiers pas du tout. À cet égard, près de la moitié des répondants expriment le besoin de se former, afin d’enrichir leurs compétences et de ne pas se sentir dépassés. Signalons qu’une minorité d’entre eux expriment une indifférence par rapport à l’émergence de l’IA.
Cette enquête met en lumière un double enjeu : encadrer l’usage de l’IA afin de garantir éthique et qualité journalistique et engager des actions de formation pour permettre aux journalistes de s’approprier ces outils avec confiance et discernement.